Ce roman a également été publié sous forme de feuilleton journalier dans « La voix du nord », comme feuilleton hebdomadaire dans « Bonne soirée », et encore dans plusieurs clubs de lecture comme « France Loisirs » ou « Le Grand livre du mois ».

Ré-édité en mars 2009 sous le titre Renelde, fille des Flandres, texte retravaillé de La kermesse du diable et de sa suite, Le Cœur en Flandre.

La Kermesse du Diable, qui retrace vingt ans de la vie passionnée d’une Flamande du XVIIème siècle, sa quête vers la liberté, nous entraîne de l’agitation lilloise au cœur du Plat Pays Flamand. Obstinée et courageuse, la jeune et jolie Renelde Van Eyck, fille d’un brasseur réputé de Lille, a pris sa destinée en main, envers et contre tous. Après le couvent et une descente aux enfers auprès d’un mari qui lui répugne, elle a assisté au siège de Lille par les troupes de Louis XIV, a connu la honte des pestiférés, a vu la mort l’effleurer. Elle croit enfin trouver la paix auprès de ses apprenties-dentellières, pour qui elle crée une Chambre de dentelle. Mais elle va croiser le regard de l’étrange Monsieur Grégoire, soupçonné d’hérésie. Chasse aux sorcières, peur de Satan, idylles interdites, les évènements vont se précipiter en une infernale semaine Pascale. A Lille, la kermesse se prépare…

 

Lieux : Lille, Morbecque en Flandre, Hazebrouck

Principaux personnages de la Kermesse :
Renelde Van Eyck, la lilloise – Corneille et sa femme Iolande – les petites dentellières – Meï la marraine – Marieke la servante – Tis’je le colporteur – l’énigmatique Monsieur Grégoire.

Le début :
C’était le jour du sang.
Une puanteur envahissait ce quartier de Lille où les bouchers tuaient en plein air, devant un attroupement d’enfants curieux et désoeuvrés. Imperturbable, le Lion des Flandres dominait les pignons des Nouvelles Boucheries de la Grand Place. Autrefois, elle se mettait à courir, un mouchoir aux lèvres, pour réprimer la nausée.
Aujourd’hui, envoûtée par une statuette au visage grimaçant, elle en oubliait les odeurs incommodantes. Les yeux de pierre la fixaient – sûrement. Le regard troublant de la statue lui souhaitait la bienvenue.
Elle était fascinée par la beauté de l’édifice dressé devant elle. Lors de ses sorties, en période de fêtes, elle avait vu s’élever peu à peu la Bourse de Lille, superbe monument baroque composé de vingt-quatre maisons identiques, décorées de cariatides, de guirlandes fleuries, d’écussons aux armes de leur Roi Philippe IV d’Espagne. Mais à chaque fois, le temps au dehors était bien trop compté pour qu’elle s’y arrêtât.
Tantôt, à Midi sonnant au beffroi et à toutes les églises de la ville, les quatre portes d’ accès à la cour intérieure s’ouvriraient et la Bourse si paisible ne serait plus qu’une ruche d’abeilles, grouillant de marchands de tous lieux et climats. Aujourd’hui, du haut de ses quinze années, elle se sentait fière d’être Lilloise. Aujourd’hui, en cet heureux jour de Mai 1657, elle quittait les Ursulines !

Musiques écoutées : musiques baroques, Haendel, Purcell, Lulli, musiques de l’époque de Louis XIV…